Asnières et le salaire de la peur
JULIEN LESAGE | Publié le 28.09.2012, 07h00
Bastion historique du volley français, Asnières pourrait ne pas débuter le Championnat de Ligue B dans une semaine. Le président Georges Labbouz a reçu un mail de la Ligue nationale (LNV) lui refusant la qualification de son club. La raison? Le club ne respecte pas les termes de la convention collective nationale du sport qui stipule qu’un entraîneur de Ligue B doit recevoir la rémunération minimum de 35000 € brut par an. MON ACTIVITÉ
Vos amis peuvent maintenant voir cette activité Supprimer X « Cette convention ne correspond pas à la réalité économique du volley, regrette le coach asniérois, Cyrille Boulongne-Evtouchenko. On ne cherche pas à tricher mais j’ai choisi de baisser mon salaire pour garder une certaine qualité dans le recrutement car l’objectif est d’être compétitif. »
Une pratique répandue et pratiquée dans le volley. Mais le récent passage des inspecteurs du travail dans un club de Ligue B aurait mis le feu aux poudres. Et provoqué cet excès de zèle. « Leur but est de défendre les droits des salariés mais aussi de lutter contre le travail au noir », confie un dirigeant de club. « Il y a un minimum salarial pour les joueurs (17 000 €) et pour les entraîneurs considérés comme cadres, rappelle Mathieu Charpentier, directeur de la LNV. Et il faut aussi avoir entre 6 et 12 joueurs pros. Le club qui ne respecte pas ce règlement ne peut pas être qualifié. Dans le monde du travail, on appelle cela le smic. Dans les autres sports tels que le foot, le rugby, le basket ou le hand il y a des accords spécifiques, nous, on respecte les termes de la convention. »
Pour Asnières, Petit Poucet de Ligue B avec son budget global de 620 000 € (dont 270 000 pour le secteur pro), la situation est critique. L’époque où le club pouvait compter sur sa formation — de nombreux internationaux en sont issus — semble révolue. « Je reconnais qu’on est un club semi-pro, confie le président Labbouz, avocat dans le civil. Mais je ne vois pas en quoi on peut interdire à un salarié de gagner moins si c’est en accord avec son employeur. Je comprends que la LNV veuille se professionnaliser mais la crise est là. » Asnières devrait proposer une pétition aux autres clubs (pour ne pas jouer la première journée) et demander une dérogation.