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Le club poitevin a recruté le joueur star du volley français. Un recrutement incroyable raconté par le nouveau manager stadiste, Cédric Enard.
Il n’y a pas une petite place pour moi ? Le message arrivé sur le téléphone portable de Cédric Enard date seulement du 4 septembre dernier. L’expéditeur : Earvin Ngapeth. Le nouveau manager de l’Alterna Stade Poitevin a, d’abord, eu un peu de mal à y croire.
« Je lui ai répondu : '' bien sûr qu’il y a une place pour toi. Mais tu es sérieux ? Comment tu vois le truc ? '' » Ce « truc », c’est sûrement le plus gros coup jamais réalisé par un club français en matière de recrutement.
« On rétablit une anomalie »
Il n’a fallu que quelques jours aux dirigeants poitevins, un peu
« incrédules » après ce contact comme l’était le président François Garreau, pour le valider et l’entériner. Mais
« cette médaille d’or sur le gâteau », comme le décrit Cédric Enard, auteur d’un recrutement remarquable qui, avant ce coup d’éclat, avait respecté la même masse salariale encadrée que l’an passé, n’aurait pas pu se faire sans l’entreprise Alterna Énergie, partenaire principal et namer du club de volley poitevin.
« Si Alterna n’avait pas été là, cette opération n’aurait pas été possible », appuie le manager poitevin.
Avant l’accord de la DNACG tombé ce mercredi après-midi, le fournisseur d’énergie a tout de suite vu l’opportunité de faire un effort financier et d’investir sur une icône du volley-ball mondial de retour chez lui, à Poitiers.
« On rétablit une anomalie, glisse Cédric Enard.
On ne pourra plus dire qu’Earvin n’a jamais joué dans le club de sa ville. » Dont il souhaitait se rapprocher.
Earvin Ngapeth s’est entraîné sous les ordres de Dan Lewis, pour la première fois, ce jeudi.
(Photo NR, Mathieu Herduin)Car si tout cela semble avoir été assez rapide ces derniers jours pour monter cette opération hors norme, en gardant le secret, même pour ses coéquipiers qui n’ont appris la nouvelle que ce jeudi au moment de l’entraînement, l’histoire remonte, en réalité, à bien plus loin que ce mois de septembre.
« Je me souviens d’un voyage en avion quand j’étais en équipe de France où j’étais entre Antoine (Brizard, formé au Stade Poitevin)
et Earvin, explique l’ancien adjoint de Laurent Tillie.
On avait parlé pendant des heures de Poitiers. De cet amour et de cette passion qu’on a pour le club. C’est avant tout ça qui nous lie. On a une top relation. Je discutais avec Earvin depuis des mois sur la manière d’opérer un rapprochement. En Turquie, lors de la 1re étape de la dernière VNL, on a passé une soirée ensemble, on a commencé à parler un peu de la formation. Ce domaine lui tient à cœur et on s’était dit qu’il fallait qu’on arrive à faire quelque chose ensemble car c’est le nouveau projet du club. Il n’était, alors, pas encore question qu’il signe. Le voir enfiler ce maillot, c’est un truc de fou. Il faut voir ces prochains mois comme une aventure extraordinaire. » C’est le mot effectivement.
Earvin Ngapeth est heureux d’enfin pouvoir jouer sous les couleurs de l’Alterna Stade Poitevin
Earvin Ngapeth va retrouver le championnat de France, cette saison, sous les couleurs de l’Alterna Stade Poitevin. Le double champion olympique s’est engagé pour une saison, avec une porte de sortie à la fin de l’année 2024.
Son portrait ornait déjà l’une des façades de la salle Lawson-Body de Poitiers, aux côtés d’autres figures des derniers Jeux olympiques et paralympiques. Comme un signe.
Earvin Ngapeth est revenu dans l’enceinte poitevine ce jeudi après-midi. Pas pour y être honoré par les collectivités, comme ça avait été le cas mardi soir, mais bien pour découvrir ses nouveaux partenaires et s’y entraîner.
Car la star du volley tricolore, qui vient de décrocher la troisième place du championnat d’Asie des clubs, va retrouver le championnat de France, treize années après avoir quitté le TVB. Sous les couleurs de l’Alterna Stade Poitevin, qu’il a rejoint pour une saison avec une porte de sortie à la fin de l’année 2024. Un choix du cœur.
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre l’Alterna Stade Poitevin ?« J’étais libre. On a discuté avec mon agent, ma famille, sans trop y croire car je savais qu’il restait peu de temps pour que cela se fasse. J’ai quand même écrit un petit message à Cédric
(Enard, manager de l’Alterna SPVB). On a tout fait à distance et tout le monde a été hyper réactif pour que ça devienne concret. »
Avez-vous consenti des sacrifices financiers ?« L’argent n’était pas vraiment la chose qui m’importait. »
C’était le bon moment pour revenir en France ?« Je pense, j’avais cette envie. Depuis deux ans, je regardais pour essayer de rentrer. Il y a eu des contacts avec Nantes-Rezé en début d’année et ensuite cette opportunité avec l’Alterna Stade Poitevin. Je ne voulais pas revenir non plus à quarante ans. Ça n’avait pas trop d’intérêt ni pour le club, ni pour moi. Après le titre olympique, rentrer à Poitiers, c’est top. »
Cédric Enard parle d’une « anomalie » quand il évoque le fait que vous n’ayez jamais porté le maillot du Stade Poitevin dans votre jeunesse. C’est aussi votre sentiment ? « Ça aurait dû être le parcours normal. Il y a l’histoire de mon papa, qui est ensuite parti entraîner Tours. Ce sont des choses qui se sont assemblées et je suis allé au TVB où ça s’est très bien passé. On en parle depuis très longtemps avec Cédric, on savait que ça allait être quelque chose qui allait arriver un jour, mais peut-être pas aussi tôt, après la victoire aux Jeux olympiques. »
Avec votre statut, il risque d’y avoir un effet Ngapeth. À quoi vous attendez-vous ?« On a nos rêves. Je pense que ça va faire parler. J’espère que ça va ramener du monde à la salle, que les gens vont être contents, que ça va créer un engouement. On va tout mettre en œuvre pour ça. On veut rallumer le chaudron, qu’il se passe quelque chose autour du club. »
Vous êtes double champion olympique et tout le monde va s’attendre à ce que vous soyez dominant en MSL. Est-ce une prise de risque de revenir ?« Peut-être un peu mais j’adore ça
(sourire). Ce petit challenge perso m’excite. C’est un truc en plus qui va me motiver. Et il n’y a pas que le volley, c’est vraiment un projet global. C’est pour le club, la ville et le volley français. »
Êtes-vous en mission pour votre sport ?« On l’est depuis 2012. C’est super compliqué de porter ça quand on est à l’étranger. Je le vois avec Nicolas
(Le Goff) qui est à Montpellier. Il y a eu un petit effet. On aime le faire mais tout seul, on a l’impression de le faire pour rien. Il faut un Nicolas, un Earvin, un Kévin Tillie, un Benjamin Toniutti… Et là oui, ça va prendre. Un pas après l’autre. Je sais que tout le monde a envie de se rapprocher doucement et petit à petit ça va arriver. »
Est-ce la première pierre de votre investissement dans le club ?« Poitiers, c’est chez moi. Même si c’est la première fois que je vais porter les couleurs, c’est mon club de cœur. J’ai vécu mes premières émotions à Lawson-Body. On en a beaucoup parlé avec Cédric depuis longtemps. Maintenant qu’il est là, on va pouvoir commencer à faire pas mal de choses. Il y a la formation, les jeunes, les clubs des alentours qui sont très importants. Je viens de là. Il y a plein de choses à faire, avec notamment la perspective de la création du centre de formation. Il va falloir bosser et réfléchir. Je suis content d’être là aussi pour ça. Et si ce n’est pas moi qui viens pour donner un coup de main, qui va le faire ? »
Earvin Ngapeth avait évolué avec l'équipe de France à l'Arena Futuroscope en 2022.
(Photo archives cor. NR-CP, Mickaël Pichon)Alors qu’il va porter cette saison le maillot de l’Alterna Stade Poitevin, Earvin Ngapeth va retrouver Poitiers, où il a grandi. Une ville à laquelle il a toujours été très attaché.
Cela a beau être le numéro fétiche d’Earvin Ngapeth, Tino Hanzic conservera le 9 dans le dos de son maillot. Le double champion olympique portera, lui, le 86 sur le maillot de l’Alterna SPVB, qu’il a officiellement enfilé ce jeudi. Son choix. Sa volonté. Le double champion olympique n’a pas besoin d’un chiffre, aussi symbolique soit-il, pour prouver son attachement à la Vienne et à Poitiers. Ce
« village », comme il qualifie affectueusement la cité poitevine.
Le double champion olympique revient chez lui, à Poitiers.
(Photo NR-CP, Mathieu Herduin)Le club poitevin a officialisé, ce jeudi 19 septembre, la signature du double champion olympique pour la saison 2024-2025, avec une porte de sortie à la fin de l'année 2024.
Incroyable ! L’Alterna Stade Poitevin vient de frapper un très grand coup en officialisant, ce jeudi 19 septembre, l’arrivée d’Earvin Ngapeth.
Très attachée à la ville de Poitiers, où il a grandi, l’icône du volley français va enfin porter le maillot du club phare de volley de la cité poitevine, que son père Eric avait mené jusqu’au titre de champion de France en 1999.
À 33 ans, Earvin Ngapeth, formé dans sa jeunesse au CEP Saint-Benoît, est l’un des joueurs stars de la planète volley, avec ses deux titres de champions olympiques décrochés à Tokyo (2021) et à Paris (2024), où il a été élu à chaque fois meilleur joueur de la compétition, ses quatre Ligue des nations (2015, 2017, 2022, 2024) et le titre de champion d’Europe (2015).
De retour en France treize ans après
Le réceptionneur-attaquant, double finaliste de la Ligue des champions (2013, 2019), a également remporté une Coupe CEV (2023), un titre de champion d’Italie (2016), deux Coupes d’Italie (2015, 2017), une Coupe de Russie (2018), un championnat de France (2010) et trois Coupes de France (2009, 2010, 2011).
L’ancien joueur du Tours Volley-Ball, qui vient de terminer troisième du championnat d’Asie des clubs avec l’équipe indonésienne de Jakarta Bhayangkara Presisi, va retrouver l’Hexagone treize années après l’avoir quitté.
Earvin Ngapeth s'est engagé jusqu'à la fin de la saison, avec une porte de sortie à la fin de l'année 2024, et débutera officiellement sous ses nouvelles couleurs, le samedi 28 septembre, à l'occasion de la venue des Centurions de Narbonne.
Avant cette 1
re journée de MSL, il participera au match amical face à Tours, ce samedi 21 septembre (18 h), salle Lawson-Body.